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Les gargouilles de Notre-Dame de Paris
(image wikipédia)
Elles posent depuis des siècles, trônant sur les hauteurs de nos cathédrales. Mais d’où viennent ces créatures fantastiques et monstrueuses, gargouilles et chimères, qui ont à la fois un rôle pratique et symbolique ?
Si l’on confond souvent les deux, chacune d’elle a son utilité propre. Les gargouilles, d’abord, tiennent leur nom de l’ancien français « gargoule », qui désigne le gosier : on retrouve d’ailleurs la même étymologie dans « gargariser », c’est-à-dire se rincer l’arrière-bouche avec un liquide. Le mot « goule« , a quant à lui évolué vers le mot « gueule », que l’on utilise à la fois pour désigner aujourd’hui vulgairement le visage, mais aussi la bouche de l’animal.
Ainsi, les gargouilles sont les sculptures de pierre, de taille moyenne, situées au bord de la toiture de certains édifices, notamment religieux, pour évacuer les eaux de pluie à la manière d’une gouttière afin de protéger la structure de l’humidité. Elles ont donc un rôle essentiellement pratique.
Les chimères, quant à elles, sont des sculptures uniquement décoratives bien qu’elles figurent souvent, à la manière de leurs cousines, des animaux fantastiques et monstrueux ; stryges ou cerbères. Si les gargouilles ornent nos cathédrales depuis le XIIIe siècle et deviennent très vite un symbole de l'art gothique, les chimères sont une invention plus tardive, car c’est viollet-le-Duc qui a l’idée de les installer sur les hauteurs de Notre-Dame, lors de sa restauration au XIXe siècle. Elles ornent, depuis, la galerie supérieure qui relie les deux tours de la cathédrale.
Saint Romain
(église Saint Romain à Savennières)
La légende de saint Romain de Rouen
Les gargouilles sont nées d’une légende bien connue des Rouennais qui raconte qu’au VIIe siècle, un dragon réfugié dans les marais environnants terrorisait les habitants de la région en dévorant les malheureux et les troupeaux qui le rencontraient par mégarde. Saint Romain, alors évêque de Rouen, parvint à soumettre la bête en lui imposant un signe de croix, avant de la conduire dans la ville où elle périt sur le bûcher, sur le parvis de la cathédrale.
Ne ressortirent des flammes que sa tête et son cou, pétrifiés comme de la pierre, que les habitants exposèrent aussitôt sur les remparts de la ville. C’est d’ailleurs la scène la plus représentée dans l’iconographie de saint Romain, patron de la ville de Rouen.
De cette légende naît une nouvelle mode architecturale : ces bêtes de pierre, effrayantes et menaçantes, deviennent au Moyen-Âge les sentinelles silencieuses qui veillent sur les remparts des cathédrales, elles qui représentent symboliquement la cité de Dieu. Ainsi, elles-mêmes repoussantes, elles éloignent, croit-on, les autres démons des édifices religieux. Elles sont aussi à l’image du combat spirituel qui se joue dans l’âme, sans cesse hésitante entre la volonté de faire le bien et la capacité à choisir le mal : le salut, semblent-elles soupirer, se trouve dans le lieu saint qu’elles protègent.
Morgane Afif
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Scène de guerre...
(image pixabay)
Partout on tue
A quoi servirait-il de fuir ?
Partout on tue, on incarcère.
Le monde est lassé à mourir
De tant de haine et de guerres.
Et l’on a beau scruter le ciel,
Chercher derrière les nuages
Une lueur providentielle,
Rien que la nuit, que les orages.
Et l’on a beau vouloir parler
A cœur franc de ce qui nous hante.
La crainte nous serre le ventre,
Et personne n’ose parler.
Et l’on a beau vouloir crier
Qu’on a les pieds, les mains liés.
Comme personne ici ne crie,
On se tait par humilité.
Maurice CARÊME
(De plus loin que la nuit ; 1993)
Et depuis 1993, non seulement rien n’a changé, mais
j'ai l'impression que la cadence a plutôt augmenté... et en plus on
doit se taire !
« Tout ce que vous direz, sera retenu contre vous ! »
Alors, quand on entend notre va-t-en guerre de président, qui n'a
jamais connu la guerre ni toutes les horreurs qui l'accompagnent,
dire qu'il veut envoyer des hommes en Ukraine « faire la guerre »
on se demande s'il est vraiment sérieux et s'il a toute sa tête ?
La France se porte déjà si mal sans cela !
Livia
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Jonas, détail d'une page enluminée de la Bible moralisée d'Oxford, deuxième tome, copiée et enluminée à Paris entre 1235 et 1245, Parie BNF
Représenté jeune comme le Chris, selon l'usage du XIIIe siècle, Dieu est isolé dans un nuage bleu. IL ordonne à l'énorme poisson de recracher Jonas : « Dieu parla au poisson qui vomit Jonas sur le rivage ». C'est le bord beige du médaillon, enjambé par Jonas, qui figure la terre ferme.
Dieu avait envoyé Jonas prêcher la conversion à Ninive, capitale de l'empire assyrien qui avait asservi cruellement les royaumes d'Israël et de Judas, en 722 avant Jésus Christ. Mais Jonas s'embarque, pour fuir cette mission qui le terrifie, sur un bateau à destination de Tarsis, à l'extrémité du monde connu à l'époque. Alors Dieu déclenche une tempête. Terrifié, les marins prient leur dieu dans l'espoir d'être épargnés. Jonas, lui, dort dans sa cabine... « Le capitaine alla le trouver et lui dit : « Qu'est-ce que tu fais ? Tu dors ? Lèves-toi ! Invoques ton Dieu. Peut-être que ce dieu s'occupera de nous pour nous empêcher de périr. » Jonas finit par avouer que c'est lui qui a provoqué la colère de dieu. De nos jours encore, un passager que l'on soupçonne de porter malheur est appelé par les marins un Jonas...
Les matelots prient alors Yavé de leur pardonner et, « s'emparant de Jonas il le jetèrent à la mer. » Mais Dieu a pitié de lui : « Dieu fit qu'il y eut un gros poisson pour engloutir Jonas. » le prophète va rester trois jours dans le ventre de cet énorme poisson,ou de la baleine, selon les traductions. C'est alors qu'il se décide enfin a adresser une belle et ardente prière à Dieu, qui prophétise la mort du Christ, sa descente aux enfers et sa Résurrection : « J'étais descendu dans les pays souterrains vers les peuples d'autrefois, mais de la fosse tu as fait remonter ma vie. » Jésus le confirmera au chapitre douze de l'évangile selon saint Matthieu : « De même que Jonas fut dans le ventre de la baleine trois jours et trois nuits, de même le Fils de l'Homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. »
L'histoire de Jonas est un entétype (préfiguration, prophétie) du Christ. Jonas est le cinquième des douze petits prophètes à la fin de l'Ancien Testament, quelques siècles avant la naissance du Christ...
Bible moralisée de Tolède appelée aussi Bible de Saint Louis, vers 1220- 1240, Cathédrale Sainte Marie Tolède Espagne
Cette Bible, copiée et illustrée à Paris dans la première moitié du XIIIe siècle, appartint à un laïc inconnu de la cour de Saint Louis. Une bible moralisée, généralement publiée en plusieurs tomes, est composée de milliers de petits tableaux racontant tous les épisodes de la Bible, Ancien et Nouveaux Testament, avec un teste abrégé en regard de chaque image. A chaque scène biblique correspond une autre image qui en propose l'interprétation, inspirée des commentaires du théologien dominicain Hugues de Saint Cher. Elle était ditemoralisée car elle donne des règles de vie à suivre pour se comporter en bon chrétien.
Le manuscrit de Paris n'est qu'un tiers de cette Bible ; le premier volume est conservé à la bibliothèque d'Oxford, et le troisième au British Museum de Londres. Elle connue un vif succès auprès des rois et des princes. Chaque page comporte huit médaillons, sur fond rouge dans la colonne de gauche, bleus dans celle de droite, comme sur lees vitraux du XIIIe siècle. Notre feuillet, raconte l'histoire de Jonas et la met en parallèle avec le Christ qui ne s'est pas dérobé à sa mission, est mort et a été enseveli, puis est ressuscité d'entre les morts.
Marie-Gabrielle Leblanc
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Marie-Denise Villers, dite « Nisa Lemoine » ou « Nissa Villers », née Marie-Denise Lemoine en 1774 à Paris où elle est morte le 19 août 1821 est une artiste peintre française.
Elle s'est illustrée comme portraitiste de style néo-classique.
Jeune femme assise à la fenêtre
L'enfant dans son berceau entraîné par les eaux
Jeune femme lisant devant sa fenêtre
Portrait de Madame Soustras
Jeune femme dessinant
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«La paille et la poutre »
« Voir le petit défaut du voisin tout en ignorant votre énorme défaut. »
La Parabole de la paille et la poutre
Pieter Mortier
La parabole de la paille et de la poutre est une parole prononcée par Jésus Christ, dans le Sermon sur la montagne telle que le rapporte l'Evangile selon Matthieu. Le discours est assez bref et commence par avertir ses disciples des dangers de juger les autres, déclarant qu'ils seraient eux aussi jugés selon la même norme.
Jean de La Fontaine a repris cette morale dans plusieurs de ses Fables.
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